Keynes est mort, enterrons-le!
(Publiée dans le journal Métro)
Keynes qui? Peu importe. Ce que vous devez savoir, c’est que les théories de ce défunt économiste nous entraînent tranquillement vers une dépression.
Si le gouvernement gaspille vos impôts et s’endette pour «relancer» l’économie, c’est sa faute. Sa théorie : le gouvernement doit agir comme assurance. Il accumule des surplus dans les bonnes années, et dépense quand l’économie ralentit – afin de remplacer les dépenses des consommateurs.
En théorie, ça tient. Mais dès qu’on quitte le merveilleux monde de Walt Disney, ça s’effondre.
Dans la réalité, les politiciens sont keynésiens quand ça leur plaît. Ils dépensent quand ça va mal… mais dépensent aussi quand ça va bien! Des surplus? Vous voulez rire. On s’endette année après année.
Surtout, les prescriptions de Keynes sont à l’opposé de ce dont l’économie a besoin aujourd’hui. L’économie piétine parce que les citoyens ont accumulé trop de dettes. Ils doivent dépenser moins, et épargner. Que propose Keynes? De guérir notre problème d’endettement… en dépensant encore plus!
C’est insensé. Et c’est ce qu’on fait depuis les années 1970. Nous, citoyens-consommateurs ainsi que nos gouvernements, avons épousé le crédit comme mode de vie. À chaque récession, au lieu d’être responsable, réduire nos dépenses et déchirer notre carte de crédit, nos gouvernements bienveillants nous en offre une deuxième. Et nous disent : allez magasiner!
Exemple : depuis la crise, la Banque du Canada diminue les taux d’intérêt afin de vous inciter à acheter des maisons, des télés 50 pouces et des autos, à crédit. Conséquence : le Canadien moyen traîne aujourd’hui une dette de 42 000 $. Presque trois fois sa dette en 1990.
Les gouvernements aussi creusent leurs tombes avec cette philosophie. Certains États – on le voit aujourd’hui en Europe – risquent la faillite. Puisque citoyens et banques augmentent constamment leur dette (au lieu de la réduire), chaque nouvelle récession exige des «plans de relance» plus gros pour repartir la machine. L’économie, comme accroc à l’héroïne, a besoin de toujours plus de crédit pour atteindre le même «high». Dans son livre The Great Reflation, Anthony Boeckh calcule qu’entre 2002 et 2008, il a fallu 10 billions $ de crédit (10 000 milliards) pour générer 4 billions $ de croissance économique. Nous repoussons chaque fois les limites de l’endettement. Jusqu’où pouvons-nous étirer l’élastique?
Pour rebâtir une économie solide, nous devons purger la dette du système – au lieu d’en empiler davantage et prétendre que tout va bien. Cela exigera des sacrifices, de la douleur, et une récession. Une vraie.
Le monde de Walt Disney est merveilleux. Mais plus longtemps nous y demeurons, plus violente sera la prochaine crise. Enterrons Keynes une fois pour toute. Avant qu’il nous enterre tous.
1 commentaire:
Face au chantage de l'empire financier :
Crise des « subprimes », crise bancaire, accélération de la destruction de l'agriculture, de l’industrie et des emplois. Puis aujourd’hui crise de l’euro, crise de la dette publique des États, destruction du service public, chantage sur les retraites. Sans oublier les divers plans injustes pour sauver les banques !
Nous devons nous organiser et nous mobiliser massivement pour demander à faire la lumière sur la crise financière en convoquant immédiatement une commission d'enquête parlementaire !
Nous ne devons pas faire le choix de la défaite ! Alors rejoins moi sur mon groupe facebook : http://fr-fr.facebook.com/group.php?gid=104166076293247&ref=ts
David CABAS
david.cabas.over-blog.fr
Enregistrer un commentaire