samedi 11 avril 2009

Primates, carnivorisme, comportements sociaux

Bien des gens pensent que les primates non-humains sont végétariens et que pour cette raison, les humains devraient préférablement avoir une alimentation végétarienne.

Pourtant, il est connu depuis longtemps (grâce entre autres aux travaux du Dr Jane Goodall) que les chimpanzés chassent et mangent une quantité appréciable de protéines animales sous forme de viande et d'insectes (1 et 2).

Les travaux à ce sujet se sont poursuivis et ont montré que chez les chimpanzés, la viande est non seulement un aliment très convoité, mais qu'elle sert aussi de moyen d'échange et même de cohésion sociale.

Ainsi, une très récente étude (3) discutait d'un phénomène observé chez les chimpanzés: le don de viande par les mâles chasseurs à des femelles en échange de faveurs sexuelles.

Les chercheurs expliquent ce comportement comme un moyen pour les mâles d'augmenter leur chances reproductives et un moyen pour les femelles d'augmenter leur apport en certains nutriments sans souffrir des blessures ou dépenses énergétiques élevées liées à la chasse.

''The meat-for-sex hypothesis aims at explaining these cases by proposing that males and females exchange meat for sex, which would result in males increasing their mating success and females increasing their caloric intake without suffering the energetic costs and potential risk of injury related to hunting.

Similar studies on humans will determine if the direct nutritional benefits that women receive from hunters in foraging societies could also be driving the relationship between reproductive success and good hunting skills.''

Références

1) Jane Goodall, Innocent Killers (with H. van Lawick). Boston: Houghton Mifflin; London: Collins. 1971.
2) Jane Goodall, The Chimpanzees of Gombe: Patterns of Behavior Boston: Bellknap Press of the Harvard University Press. 1986
3) Gomes CM, Boesch C (2009) Wild Chimpanzees Exchange Meat for Sex on a Long-Term Basis. PLoS ONE 4(4): e5116. doi:10.1371/journal.pone.0005116

lundi 6 avril 2009

Citation

En lien avec le dernier article, je cite le Dr Georges Mann, qui a pratiqué la médecine à l'Université Vanderbilt de Nashville et étudié les tribus Massai du Kenya et de la Tanzanie.

Ces peuplades primitives consomment une alimentation à base de lait de zébu très riche en gras saturé et cholestérol, et ne souffrent pas de maladies cardiovasculaires.

‘The diet-heart hypothesis has been repeatedly shown to be wrong, and yet, for complicated reasons or pride, profit and prejudice, the hypothesis continues to be exploited by scientists, fund-raising enterprises, food companies and even governmental agencies. The public is being deceived by the greatest health scam of the century.’

Tiré de  Mann GV (ed). Coronary Heart Disease: The dietary sense and nonsense. London: Veritas Society, 1993.

jeudi 26 mars 2009

Gras saturé, cholestérol et santé cardiovasculaire

Dans la partie précédente, nous avons remarqué que les lipides alimentaires sont incorporés dans les tissus, et que différents types de lipides ont des effets biologiques différents.

Nous avons également constaté que les acides gras polyinsaturés ont des effets toxiques sur la plupart des systèmes biologiques, incluant les mitochondries, la glande thyroïde, le foie, et le système fibrinolytique, et que les acides gras saturés ont des effets opposés et protecteurs.

La question qui se pose est donc la suivante: si ces observations sont publiées dans la littérature scientifique depuis 20, 50 et même 100 ans, pourquoi entend-on le gouvernement, les nutritionnistes et les médecins nous exhorter d'éviter les gras saturés comme le beurre? Et de les remplacer par des huiles végétales et des margarines riches en gras polyinsaturés?

La réponse officielle est que les gras saturés ont tendance à augmenter le taux de cholestérol sanguin alors que les gras polyinsaturés ont tendance à le diminuer.
Ainsi, nous disent les experts, les gras saturés ont tendance à augmenter le risque de souffrir de maladies cardiovasculaires alors que les gras polyinsaturés diminuent ce risque. 

On sait que depuis 50 ans, le cholestérol sanguin est considéré comme le vilain en médecine. On cherche à le diminuer, par l'alimentation d'abord, et quand ça ne fonctionne pas, par des médicaments.
À travers tout ça, personne ne semble se demander s'il s'agit d'une bonne idée, ou si cette idée est appuyée sur des données plausibles.
Pourtant, la littérature scientifique recèle d'importantes informations à ce sujet.
Nous en explorerons une partie ici.

Il est souvent mentionné que les pays Occidentaux souffent davantage de maladies cardiovasculaires parce qu'ils consomment beaucoup de gras saturés et de cholestérol. 

Lorsqu'on regarde les données, cette supposition fond comme neige au soleil. En effet, en Suisse entre 1951 et 1976, la mortalité cardiovasculaire a diminué alors que la consommation de gras animal a augmenté de 20% (1). 

En Angleterre, entre 1910 et 1970, la consommation de gras animal est demeuré à peu près constante, alors que la quantité de crises cardiaques a presque décuplé (2)!

En Inde, une étude épidémiologique suivant plus de 1 million d'employés de chemin de fer a observé que les habitants du Madras souffraient de 700% plus de maladies cardiovasculaires que les habitants du Punjab. Toutefois, les Punjabis consomment de 1000 à 2000% plus de gras animal et fument 800% plus de cigarettes que les habitants du Madras (3)!

Si on regarde du côté des pays de la Méditerranée, où existe une alimentation supposément idéale d'où sont exclus ces méchants gras saturés, on constate d'autres surprises. 
En Italie, la consommation de gras saturé a augmenté de 69%  entre 1961 et 1985 alors que la mortalité due aux maladies cardiovasculaires a chuté de 61% entre 1965 et 1992. 
Au Portugal, dans la même fourchette d'années, la consommation de gras saturé a augmenté de 10% alors que la mortalité cardiovasculaire a chuté de 46%.
En France, pour la même période, la consommation de gras saturé a augmenté de 28% alors que la mortalité cardiovasculaire diminuait de 20% (4).

Finalement, au Japon, la consommation de gras saturé a augmenté de façon substantielle depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, mais leur mortalité cardiovasculaire a chuté de façon spectaculaire pendant ce temps.

L'étude la plus souvent citée dans le cadre du débat cholestérol-maladies cardiovasculaires est l'étude de Framingham. 

Commencée en 1948 dans la ville de Framingham, Massachussets (et encore active aujourd'hui), cette étude a fourni une mine de statistiques concernant le cholestérol et les maladies cardiovasculaires.

En 1970 (après 22 ans), un rapport préliminaire concluait: 'There is, in short, no suggestion of any relation between diet and the subsequent development of CHD in the study group.' 
C'est-à-dire qu'il n'y a pas de lien observable entre l'apport en cholestérol, gras saturés et calories totales et la propension à souffrir de maladies cardiovasculaires chez les citoyens de Framingham (5).

Finalement, en 1997 (après 49 ans d'étude!), un autre rapport publié dans le Journal of American Medical Association (JAMA) montrait qu'à Framingham, un apport plus élevé en gras saturé protégeait des accidents vasculaires cérébraux (6). 

Donc, il est difficile d'utiliser les résultats de l'étude de Framingham pour affirmer que le cholestérol constitue un danger pour la santé cardiovasculaire!

Une autre étude, moins connue du grand public mais tout aussi dispendieuse et importante, a débuté en 1972 sous le nom de Multiple Risk Factor Intervention Trial (MR FIT).
L'étude a couté 115 millions de $ US (C'était beaucoup d'argent en 1972!) et a recruté 13000 sujets parmi 361 000 candidats. Les sujets choisis étaient considérés comme les plus à risque de souffrir d'une crise cardiaque: leur taux de cholestérol était plus élevé, ils fumaient, étaient inactifs physiquement, faisaient de l'embonpoint, et consommaient plus de gras saturé et de cholestérol. En recrutant les sujets les plus à risque, les chercheurs s'attendaient donc à observer des effets bénéfiques plus importants avec le traitement.

6500 des sujets (le groupe traitement) ont reçu des médicaments anti-hypertensifs, obtenu de l'aide pour cesser de fumer, et ont été suivis par des nutritionnistes pour diminuer leur apport en calories, cholestérol et gras saturé. Les 6500 autres sujets (le groupe contrôle) n'ont reçu aucune directive spéciale et étaient simplement encouragés à continuer à voir leur médecin habituel. 
6 ans plus tard, une proportion significative du groupe traitement ont réussi à cesser de fumer, à perdre du poids et à diminuer de façon significative leur pression artérielle par-rapport au groupe contrôle.
Toutefois, les chercheurs ont été obligés de noter qu'il n'y avait pas de différences entre les 2 groupes en ce qui a trait à la mortalité totale ou à la quantité de crises cardiaques:"The overall results do not show a beneficial effect on Coronary Heart Disease or total mortality from this multifactor intervention."(7).

Une façon directe de déterminer si le cholestérol sanguin a une influence sur les pathologies artérielles est de comparer, à l'autopsie, le degré d'athérosclérose présent dans les artères au taux de cholestérol sanguin du patient de son vivant (mesuré préférablement sur plusieurs années).

Ainsi, dès 1936, les Drs Lande et Sperry de l'Université de New York ont exploré cette question.
Ils ont étudié un grand nombre d'individus ayant souffert une mort violente (accident, suicide, etc). Ceci est intéressant parce que des gens de plusieurs groupes d'âges sont ainsi considérés.
Ils ont conclu qu'il n'existait pas de lien entre le taux de cholestérol sanguin du patient de son vivant et le degré d'athérosclérose observé post mortem (8).

Dans les années 1950 et 1960, l'équipe du Dr JC Paterson de London en Ontario a suivi un groupe d'environ 800 militaires à la retraite. Leurs taux de cholestérol sanguin étaient méticuleusement mesurés pendant plusieurs années. 
Puis, pour les vétérans décédés entre 60 et 69 ans, une autopsie était pratiquée pour déterminer le degré d'athérosclérose présente dans le système artériel.
La conclusion du Dr Paterson est similaire à celle des Dr Landé et Sperry: aucun lien n'a été observé entre le taux de cholestérol sanguin du patient dans les années précédant sa mort et son degré d'athérosclérose artérielle (9).

Ces résultats ont été corroborés par des équipes de recherche travaillant en Inde (10), en Pologne (11), au Guatemala (12) et aux États Unis (13). 

Finalement, on n'entend pas beaucoup parler des dangers d'un BAS taux sanguin de cholestérol. Pourtant, il existe beaucoup d'informations à ce sujet dans la littérature scientifique.

En effet, il est bien connu qu'un BAS taux de cholestérol sanguin augmente la mortalité totale, et surtout la mortalité due aux cancers, aux troubles gastrointestinaux et respiratoires, ainsi qu'au VIH (14), (15), (16), (17), (18) et (19).
Ceci est dû au fait que les lipoprotéines sanguines transportant du cholestérol (les fameux HDL et LDL) sont impliquées dans les défenses immunitaires contre les virus et bactéries.
Un bas taux sanguin de ces molécules rend le système immunitaire moins efficace à combattre ces agents infectieux.

Donc, l'étude de Framingham montre qu'il n'existe pas de lien entre la consommation de calories, gras saturé et cholesterol et le taux de maladies cardiovasculaires.
De plus, l'étude MR FIT a montré que de diminuer drastiquement la consommation de calories, gras saturé et cholestérol n'aiméliore pas la longévité totale ni la santé cardiovasculaire, et ce en dépit de la prise de médicaments anti-hypertensifs et une forte diminution du tabagisme.
Il semble également que le taux de cholestérol sanguin d'un individu ne soit pas lié avec le niveau d'athérosclérose présent dans ses artères.
Finalement, un bas taux de cholestérol sanguin augmente le taux de mortalité, surtout la mortalité liée aux cancers et maladies infectieuses.

Il est important de mettre l'emphase sur les résultats de l'étude de Framingham et MR FIT. En effet, ces 2 études sont considérées comme parmi les plus importantes de l'histoire de la médecine. Elles ont utilisées des quantités sans précédent de fonds publics, ont mobilisé des dizaines de milliers de sujets pendant plusieurs années, voire des décénnies, et employé des milliers de professionnels de la santé et chercheurs afin de recueillir, mesurer, analyser et interpréter les torrents de données générés.
Si des études de cette qualité, durée et ampleur n'ont pas été capables de déceler un lien significatif entre le cholestérol, le gras saturé et les maladies cardiovasculaires, la conclusion raisonnable à tirer est que ce lien n'existe pas, ou bien que s'il existe il est si faible qu'il n'a aucune importance.

À la lumière de tout cela, on est en droit de se demander: sur quoi sont basées les recommendations de santé publique? Et surtout, pourquoi les 'experts' persistent-ils à endosser des politiques qui sont manifestement erronées?

Quand quelqu'un base une carrière prestigieuse sur la base d'une théorie s'avérant ultérieurement fausse, il est de nature humaine de contester l'information niant la théorie en question. En général, on ne mord pas la main qui nous nourrit! 
Heureusement, il existe des chercheurs qui ont publié et diffusé des articles réfutant la théorie du cholestérol. On en a considéré quelques-uns plus haut.

Également, des prestigieuses organisations médicales telles que le National Heart Lung and Blood Institute (NHLBI), l'American Medical Association, la Fondation Canadienne des Maladies du Coeur, et bien d'autres, doivent une grande partie de leur réputation et de leur financement à cette 'guerre' contre les maladies cardiovasculaires. 
Elles épousent publiquement la théorie du cholestérol-comme-cause-des-maladies-cardiovasculaires depuis des décennies.
Admettre en bloc avoir fait tout ce temps la promotion d'une théorie fausse, malgré la présence d'une grande quantité d'information contraire, entacherait leur crédibilité et leur réputation de façon irréversible.
 
Finalement, plusieurs acteurs ont des intérêts financiers dans ce domaine, puisque toute une industrie s'est construite autour du cholestérol.
Les statines, ces médicaments utilisés pour baisser le taux de cholestérol sanguin, sont les médicaments les plus rentables au monde. Lipitor, par Pfizer, a réalisé des revenus de 12,9 milliards de $ US en 2006 (20).
Il est naturel que les firmes pharmaceutiques fabriquant ces produits tiennent à en vanter les vertus, et qu'elles ne feront pas activement la diffusion d'informations pouvant leur nuire.
Également, les compagnies fabriquant des instruments d'analyse sanguine et les laboratoires médicaux ont un intérêt bien évident à ce que les médecins prescrivent une quantité importante et croissante de tests de mesure de cholestérol sanguin.
Enfin, les compagnies agro-alimentaires ayant investi des grosses sommes dans la promotion de produits 'légers' ou 'sans cholestérol' (qui se détaillent à un prix plus élevé mais ne coûtent généralement pas plus cher à produire) ont évidemment à gagner si les gens sont persuadés que le cholestérol est dangereux et qu'il est désirable de chercher à le diminuer par l'alimentation.

Ainsi, l'égo des organisations médicales couplé à la tendance humaine à nier ses erreurs, ainsi que des biais économiques ont retardé de plusieurs décennies la diffusion de l'information connue sur le cholestérol, les gras saturés et les maladies cardiovasculaires.

Cette négligence à considérer des informations publiques a entraîné un gaspillage de sommes faramineuses en médicaments, tests sanguins et autres interventions inutiles, et a incité des millions de gens à modifier leur alimentation de façon potentiellement nocive sans raison valide tout en les exposant à un stress pouvant être bien nuisible et menant dans certains cas à des comportements hypochondriaques.

Finalement, ce gachis de ressources et d'effort a retardé grandement le travail sur les vraies causes des maladies cardiovasculaires, tant occupée la médecine est-elle à pourchasser les chimères que sont le cholestérol et les gras saturés.

C'est là, selon moi, la réelle tragédie de cette histoire.


Références 

1) Guberan E. Surprising decline of cardiovascular mortality in Switzerland: 1951-
1976. Journal of Epidemiology and Community Health 1979.;33:114-20.
2) Yudkin J. Diet and coronary thrombosis. Hypothesis and fact. The 
Lancet1957;2:155-62.
3) SL Malhotra Epidemiology of ischaemic heart disease in India with special   
reference to causation. Br Heart J. 1967 November; 29(6): 895–905.
4)   1986 FAO Production Yearbook 40, 1987.
5)  W B Kannel and T Gordon. The Framingham Diet Study: diet and the regulations of serum 
cholesterol (Sect 24). Washington DC, Dept of Health, Education and Welfare, 1970.
6)  M W Gillman, et al. Inverse association of dietary fat with development of ischemic stroke in 
men. JAMA 1997; 278:2145. 
7)  Multiple Risk Factor Intervention Trial. J A M A . 1982; 248: 1465. 
8) Landé KE, Sperry WM. Human atherosclerosis in relation to the cholesterol 
content of the blood serum. Archives of Pathology 1936;22:301-312.
9) Paterson JC, Armstrong R, Armstrong EC. Serum lipid levels and the severity
of coronary and cerebral atherosclerosis in adequately nourished men, 60 to 69 years of age. Circulation 1963;27:229-236.
10)Mathur KS, and others. Serum cholesterol and atherosclerosis in man.Circulation 1961;23:847-852.
11)Marek Z, Jaegermann K, Ciba T. Atherosclerosis and levels of serum cholesterol in postmortem investigations. American Heart Journal 1962;63:768-774.
12)Méndez J, Tejada C. Relationship between serum lipids and aortic atherosclerotic lesions in sudden accidental deaths in Guatemala City. American Journal of Clinical Nutrition 1967;20:1113-1117.
13)Cabin HS, Roberts WC.Relation of serum total cholesterol and triglyceride       levels to the amount and extent of coronary arterial narrowing by atherosclerotic plaque in coronary heart disease. American Journal of Medicine 1982;73:227-234.
14)Krumholz HM and others. Lack of association between cholesterol and coronary heart disease mortality and morbidity and all-cause mortality in persons older than 70 years. Journal of the American Medical Association 272, 1335-1340, 1990.
15)Jacobs D and others. Report of the conference on low blood cholesterol: Mortality associations. Circulation 86, 1046–1060, 1992.
16) Iribarren C and others. Serum total cholesterol and risk of hospitalization, and death from respiratory disease. International Journal of Epidemiology 26, 1191–1202, 1997.
17) Iribarren C and others. Cohort study of serum total cholesterol and in-hospital incidence of infectious             diseases. Epidemiology and Infection 121, 335–347, 1998
18)Claxton AJ and others. Association between serum total cholesterol and HIV infection in a high-risk cohort of young men. Journal of acquired immune deficiency syndromes and human retrovirology 17, 51–57, 1998.
19)Neaton JD, Wentworth DN. Low serum cholesterol and risk of death from AIDS.AIDS 11, 929–930, 1997.


dimanche 18 janvier 2009

Température corporelle, saturation des gras, et effet des gras polyinsaturés chez les mammifères

Nous avons récemment survolé les propriétés fondamentales des gras saturés et insaturés.

Nous avons remarqué que la structure différente des acides gras saturés et insaturés leur conférait des propriétés différentes.

Il est important de se rappeler que la structure même des acides gras polyinsaturés les rend vulnérables à être endommagés par différents agents (rayons UV, chaleur, oxygène, radicaux libres) alors que la structure des gras saturés les rend résistants à ce type d'attaque.

Il est intéressant de noter que le gras corporel des organismes à sang chaud (dont les humains) est, en général, majoritairement saturé. Également, le gras contenu dans les fruits tropicaux (qui sont soumis à des températures élevées, tels que les noix de coco et les fèves de cacao) est très saturé.

La raison est simple: une température aussi élevée que celle du corps humain, ou d'une noix de coco poussant sous le soleil des tropiques, endommagerait grandement des gras polyinsaturés. La chaleur causerait des réactions chimiques incontrôlées (appelées de peroxidation) qui rendraient ces gras tout à fait non fonctionnels. En plus, des quantités énormes d'antioxydants seraient nécessaires pour contrer ces dégâts.

Pour cette raison, les gras polyinsaturés se retrouvent davantage dans des organismes dont la température corporelle est basse, tels que les poisson d'eau froide, ou bien les plantes poussant dans un climat nordique, telles que les graines de lin.

Encore une fois, il s'agit d'une adaptation utile pour ces organismes, puisque des poissons vivant dans une eau froide et ayant un gras corporel principalement saturé deviendraient rigides comme des chandelles! 

Les gras polyinsaturés restent flexibles et sont stables à basse température, d'où leur utilité pour ces organismes.

Maintenant, il est important de savoir qu'un humain qui consommerait beaucoup de gras polyinsaturés et peu de gras saturés verrait la proportion de gras insaturé stocké dans son corps augmenter. 

À ce sujet, une étude (1) effectuée en 1966 a suivi 2 groupes de personnes agées en institution pendant 680 jours (près de 2 ans). Un groupe était nourri de façon conventionnelle (le groupe contrôle) alors qu'un groupe était nourri avec une diète spéciale où les gras saturés étaient remplacés par des gras majoritairement insaturés (le groupe traitement).

Cette étude est importante parce qu'elle est très bien contrôlée: les sujets étaient nourris par l'institution et donc les chercheurs connaissaient la composition exacte de leur alimentation.

De plus, elle est d'une durée relativement longue, ce qui permet de déceler des effets qui ne  surviendraient que tard après le début de l'intervention.

Finalement, elle est effectuée sur des humains, ce qui est toujours souhaitable mais relativement rare. En effet, les études humaines coûtent beaucoup plus cher, sont plus longues et nécessitent de plus grandes précautions que les études chez les rongeurs. Toutefois, les résultats sont en général plus significatifs.

Les résultats de cette étude ont montré que dans le groupe traitement, après 680 jours, le contenu du tissu adipeux en acide linoléique (un acide gras polyinsaturé) est passé de 11% à 32%. Donc, la proportion d'acide linoléique dans le gras corporel a pratiquement triplé!

Fait intéressant, le cholestérol sanguin des 2 groupes à baissé approximativement dans la même proportion après 680 jours malgré le fait que le groupe contrôle consommait beaucoup plus de gras saturé que le groupe expérimental.

Une autre étude, datant de 1992 (2), a documenté un phénomène similaire chez des rats mâles Wistar. Les membranes cellulaires des rats du groupe consommant davantage de gras polyinsaturés étaient enrichies en ce type de gras après 30 jours .

Fait à noter, les 3 groupes de rats de cette étude consommaient des diètes isocaloriques (même quantité d'énergie). Pourtant, la prise de poids était inférieure chez les rats suivant la diète riche en gras saturés que chez les rats consommant beaucoup de gras polyinsaturé. On reviendra sur ce phénomène plus bas en discutant de la glande thyroïde.

En considérant ces études, qui montrent que les gras polyinsaturés alimentaires s'accumulent dans les tissus, il faut se demander quels sont les effets biologiques causés par ces gras.

Plusieurs travaux scientifiques publiés dans les 30 dernières années nous informent sur cette question. 

Une étude(3) publiée en 2006 comparait 2 groupes de râts mâles Wistar. Le groupe contrôle recevait une moulée ordinaire, alors que le groupe traitement recevaient une diète spéciale enrichie de 20%  d'huile de tournesol (un gras très polyinsaturé). La durée de l'étude était de 4 semaines.

La conclusion des auteurs est sans équivoque: 'Our study, for the first time, demonstrates that consumption of a high fat diet rich in omega-6 PUFA for only 4 weeks instigates mitochondrial nitrosative damage and causes cardiac dysfunction at high afterloads.'

Donc, qu'une diète riche en gras polyinsaturé endommage les mitochondries (les mitochondries sont les organelles où est produite l'énergie necessaire au fonctionnement de la cellule) et cause des dysfonctions cardiaques. Et ce en seulement 4 semaines!

Un autre effet déletère important des acides gras polyinsaturés est leur effet inhibiteur sur la glande thyroïde.

Les travaux du Dr Ray Peat (4) ont lancé mon intérêt pour ce sujet. Le Dr Peat fait référence à des centaines d'articles scientifiques. Nous en survolerons quelques-uns ici.

Premièrement, le Dr Peat cite une étude (5) datant de 1984 où des rats 'déficients' en acides gras essentiels (oméga-6 et oméga-3, tous polyinsaturés) avaient un métabolisme anormalement élevé. Ceci laissait supposer que les acides gras polyinsaturés pouvaient avoir un effet dépresseur sur le métabolisme.

Comme la glande thyroïde contrôle, entre autre choses, la 'vitesse' du métabolisme (le taux auquel l'énergie est utilisée par le corps) et la génération de chaleur par les muscles, des chercheurs ont étudié les effets des gras polyinsaturés sur l'activité de la glande thyroïde.

Une étude (6) datant de 1983 étudie la lipogénèse (fabrication de nouvelle graisse). Fait intéressant, les chercheurs utilisent l'acide linoléique pour supprimer la réponse du tissu adipeux brun à l'hormone thyroïdienne T3. Ceci veut dire que l'acide linoléique diminue les effets des hormones thyroïdiennes.

Une autre étude (7) publiée en 1990 dans le Journal of Nutrition a démontré que chez les rats, un apport élevé en huile de carthame (très polyinsaturé) augmentait la quantité d'hormone thyroïdienne nécessaire à l'activation d'enzymes hépatiques (du foie) servant à utiliser la graisse comme source d'énergie. 

Les auteurs concluent: 'These data support the hypothesis that polyunsaturated fats uniquely suppress the gene expression of lipogenic enzymes by functioning as competitive inhibitors of T3 action, possibly at the nuclear receptor level.'.

Ainsi, un apport élevé en gras polyinsaturés inhibent l'action de l'hormone T3 (l'hormone thyroïdienne active).

L'étude mentionnée plus haut (2) illustre également ce phénomène d'inhibition du métabolisme par les gras polyinsaturés: la prise de poids moyenne dans le groupe de rats nourris au gras de boeuf (saturé) était de 69 grammes sur la durée de l'étude. Les rats nourris à l'huile d'olive (monoinsaturé) ont gagné en moyenne 93 grammes, et ceux nourris à l'huile de carthame (polyinsaturé) ont gagné en moyenne 108 grammes. Rappelons que l'apport calorique était égal pour tous les groupes de rats.

Donc, plus le gras est saturé, moins il inhibe le fonctionnement de la glande thyroïde et plus le métabolisme fonctionne normalement. Plus le gras est insaturé, plus le fonctionnement de la glande thyroïde est entravé et plus le métabolisme est ralenti. Ceci peut mener à un gain de poids malgré un apport calorique constant (entre autres problèmes, car la glande thyroïde a de multiples fonctions).


Après la glande thyroïde, il est intéressant de considérer l'effet d'un apport élevé de gras polyinsaturés sur le foie.

Une étude (8) faite en 2006 étudie chez les rats le mécanisme de la stéatose non alcoolique (NASH), une accumulation de lipides dans le foie (un foie gras!) accompagnée d'inflammation. 

La stéatose est un problème de santé relativement fréquent, quoique bénigne. Toutefois, elle peut dégénérer en fibrose, qui peut elle-même mener à la cirrhose. La cirrhose hépatique cause des dommages irréversibles au foie, et entraîne ultimement la mort de l'animal ou du patient.

Les chercheurs voulaient voir si un apport hypercalorique (supérieur aux besoins énergétiques des rats) en gras saturé causait une stéatose non alcoolique. Ils ont utilisé le beurre et l'huile de noix de coco comme gras. Leur conclusion:

'Long term high saturated fat feeding led to increased "peripheral" fat storage and BAT thermogenesis but did not induce hepatic steatosis and NASH.'

Donc, le surplus de calories fourni par la diète riche en gras saturé était stocké dans les cellules adipeuses périphériques (dépôts sous cutanés), tout en augmentant la génération de chaleur corporelle, mais ne causait pas de stéatose hépatique.

Par contraste, une quantité très petite de gras polyinsaturé est suffisante pour causer des dommages au foie.

Une étude datant de 1989 (9) a montré que l'acide linoléique était probablement essentiel au développement des dommages hépatiques résultant de la consommation d'alcool.

Des rats mâles Wilstar ont été divisés en 3 groupes. 1 groupe recevait une alimentation enrichie en gras de boeuf (0,7% d'acide linoléique), 1 groupe recevait une diète enrichie de lard (2,5% acide linoléique) et 1 groupe recevait une alimentation enrichie en gras de boeuf avec un supplément de 2,5% d'acide linoléique. Les 3 groupes recevaient une quantité égale d'éthanol (alcool). 

La conclusion des auteurs: 'Enzyme and histologic changes (fatty liver, necrosis and inflammation) in the tallow-linoleic acid-ethanol fed animals were more severe than in the lard-ethanol group. The tallow ethanol group did not show any evidence of liver injury.'

Donc, le groupe nourri de gras de boeuf (très saturé) n'a montré aucune toxicité ou dommage hépatique lié à l'alcool, alors que le groupe nourri de gras de boeuf supplémenté de 2,5% d'acide linoléique ont montré des changements 'sevères'. Le groupe nourri de lard montrait des changements intermédiaires. Rappelons que la quantité d'alcool était égale pour les 3 groupes. 

Il semble que les gras saturés peuvent même aider à inverser des pathologies hépatiques liées à l'alcool. Dans une étude menée en 1996 (10), des rats mâles Wistar ont été nourris pendant 6 semaines d'une diète supplémentée d'huile de poisson et d'éthanol. Ce régime cause une pathologie hépatique alcoolique. Après la 6e semaine, les rats ont été séparés en 4 groupes et nourris de la façon suivante: 

Le groupe 1 a continué la diète de départ.
Le groupe 2 à remplacé l'ethanol par du dextrose (sucre).
Le groupe 3 à remplacé l'ethanol par du dextrose (sucre) et de la vitamine E.
Le groupe 4 à remplacé l'huile de poisson par des triglycerides à chaîne moyenne et l'éthanol par du dextrose (sucre). Les triglycérides à chaîne moyenne sont des gras saturés présents en grande quantité dans la noix de coco.

Les auteurs concluent: 'Our results indicate that a diet enriched in saturated (group 4) but not polyunsaturated (group 2) fatty acids effectively reverses alcoholic liver injury.'

Donc, des triglycérides à chaîne moyenne (les gras principaux de la noix de coco) ont guéri les dommages hépatiques causés par l'alcool et l'huile de poisson.

Finalement, il semble que les acides gras saturés peuvent aider la guérison du foie même en continuant la consommation d'alcool (11).

Des rats mâles Wistar ont été divisés en 5 groupes.

Le groupe 1 a été nourri à l'huile de poisson et éthanol (alcool) pour 8 semaines.
Le groupe 2 a été nourri à  l'huile de poisson et éthanol (alcool) pour 6 semaines.
Le groupe 3 a été nourri à  l'huile de poisson et éthanol (alcool) pour 6 semaines avant de remplacer l'huile de poisson par de l'huile de palme (un gras saturé) pour 2 semaines.
Le groupe 4 a été nourri à  l'huile de poisson et éthanol (alcool) pour 6 semaines avant de remplacer l'huile de poisson par des triglycérides à chaîne moyenne (gras saturé, mentionné plus haut) pour 2 semaines.
Le groupe 5  a été nourri à l'huile de poisson et dextrose (sucre) pour 8 semaines.

Les auteurs concluent: 'A diet enriched in saturated fatty acids effectively reverses alcohol-induced necrosis, inflammation, and fibrosis despite continued alcohol consumption.'.

L'inflammation et la fibrose hépatique les plus élevées ont été observés dans les rats des groupes 1 et 2. De fortes améliorations ont été observées dans les groupes 3 et 4, en dépit d'une consommation d'alcool continue.

Le fait de remplacer l'huile de poisson, très polyinsaturée, par de l'huile de palme ou des triglycérides à chaîne moyenne, a causé une amélioration marquée de l'inflammation et la fibrose hépatique en dépit de la consommation d'alcool.

Donc, plus le gras consommé est saturé, et moins il cause de toxicité hépatique. Même des quantités hypercaloriques de gras saturés ne causent pas de stéatose, et peuvent aider à résorber certains problèmes hépatiques existants.  Ceci est vrai même si la consommation d'alcool continue.

En revanche, des quantités même faibles de gras polyinsaturés semblent être toxiques pour le foie, et exacerbent ou causent directement des problèmes de stéatose, d'inflammation ou de fibrose.


Un autre effet des acides gras polyinsaturés est leur capacité à inhiber l'action des enzymes fibrinolytiques. Ces enzymes dissolvent les caillots qui se forment spontanément dans la circulation sanguine. L'inibition de leur activité fait en sorte que les caillots sont dissous plus lentement, et restent plus longtemps en circulation.

La capacité du sang à coaguler est essentielle à la survie: dans le cas d'une coupure profonde, la coagulation doit être rapide et importante pour éviter une perte de sang trop grande.

Toutefois, une coagulation excessive en l'absence de blessure peut entraîner des obstructions vasculaires et des ischémies (manque d'oxygène aux tissus) si un caillot bloque un vaisseau sanguin étroit. 

Si une artère coronaire est ainsi obstruée, une partie du coeur manquera d'oxygène jusqu'à la dissolution du caillot. Ce phénomène s'appelle infarctus du myocarde. Le même phénomène survenant dans une artère carotide est appelé un accident vasculaire cérébral.

Donc, la coagulation est essentielle mais doit survenir dans un contexte précis. De la coagulation anarchique peut entraîner des problèmes très sévères, parfois fataux.

Il est instructif de considérer l'effet des gras polyinsaturés sur les enzymes impliqués dans la coagulation et la dissolution de caillots.

Une étude effectuée en 2003 (12) montre que, chez des femmes de 30-35 ans en santé, une alimentation riche en huile de noix de coco diminue le niveau sanguin d'une molécule (l'antigène du t-PA, qui est lui-même un marqueur pour le PAI-1) qui empêche l'activation du processus de dissolution des caillots.

Les auteurs affirment: 'In conclusion, our results indicate that a coconut oil–based diet (HSAFA-diet) lowers postprandial t-PA antigen concentration, and this may favorably affect the fibrinolytic system and the Lp(a) concentration compared with the HUFA-diet. '

Donc, qu'une diète riche en huile de noix de coco pourrait affecter favorablement le système fibrinolytique et diminuer la tendance du sang à coaguler après un repas en comparaison avec une diète riche en acides gras polyinsaturés.


En conclusion, tous ces travaux (et bien d'autres) semblent pointer dans une même direction, c'est-à-dire que les gras polyinsaturés ont des effets toxiques dans le corps des mammifères alors que les gras saturés ont des effets neutres, voire bénéfiques.

Pourtant, les recommendations nutritonnelles officielles nous disent exactement le contraire. Les nutritionnistes, le gouvernement et les médecins nous exhortent d'éviter le beurre, le fromage, les oeufs, les noix de coco et le boeuf, et nous suggèrent fortement de les remplacer par des huiles végétales et du soya.

Pourquoi? Une grande partie de la réponse vient de la croyance que les gras saturés augmentent le taux de cholestérol sanguin, et que les gras polyinsaturés le diminuent. Ceci voudrait dire que les gras saturés causent des problèmes cardiovasculaires, et induisent des crises cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux.

Ce sujet sera approfondi dans les prochains jours.



Références

(4) www.raypeat.com
(5) http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/6693988

mardi 13 janvier 2009

Gras saturés vs insaturés: introduction

Depuis environ 30 ans, les 'experts' nutritionnels et les auteurs d'ouvrages populaires de nutrition nous martèlent les oreilles sur les supposés méfaits des gras saturés, tout en encensant les bienfaits des gras insaturés.

Les gras saturés sont supposément la cause des maladies cardiovasculaires, de différents types de cancers, du diabète type 2, et de bien d'autres pathologies, alors que les gras insaturés sont censés prévenir ces problèmes.

Les gras saturés sont principalement trouvés dans les gras animaux (boeuf, agneau, fromage, beurre, crème) et les fruits tropicaux (noix de coco, cacao, palme).

Les gras insaturés sont principalement trouvés dans les huiles végétales et de poisson.

Avant d'aller plus loin, une petite leçon de chimie lipidique s'impose.

Les gras sont des hydrocarbures, c'est-à-dire des chaînes de carbones avec des atomes d'hydrogène.

Un acide gras est dit 'saturé' lorsque la chaine de carbone est 'saturée' en hydrogène, c'est-à-dire lorsque tous les espaces libres sur les atomes de carbones sont occupés par des atomes d'hydrogène.


   Un acide gras saturé. Source: http://www.kungchido.com/f1_files/image002.jpg


Un acide gras est dit 'insaturé' si un ou plusieurs atomes d'hydrogène 'manquent' sur la chaîne carbonée.

Par exemple, un gras mono-insaturé aura un seul atome d'hydrogène 'manquant'. Un acide gras poly-insaturé en aura 2 ou plus.



L'acide linoléique, un acide gras polyinsaturé oméga-6. Source: http://library.med.utah.edu/NetBiochem/mml/fa_fatacids03.gif


La différence de structure chimique entre les gras saturés et insaturés est visuellement observable.

En biochimie, la structure d'une molécule est liée à sa fonction.

Donc, des molécules ayant des structures différentes auront nécessairement des propriétés différentes.

Dans le cas des acides gras insaturés, l'atome ou les atomes d'hydrogène manquant (s) augmentent la 'flexibilité' de la molécule et la diminuent son point de fusion.  Les gras insaturés sont donc liquides à température pièce.

Le ou les endroits où manquent les atomes d'hydrogène sont appelés des 'double liens carbone'.

Ces double liens carbone sont, malheureusement, très instables chimiquement.

Ils sont facilement 'attaqués' par des radicaux libres. Ils rendent également les gras insaturés fragiles au dommage par l'oxygène, la chaleur et les rayons UV.

Plus un gras insaturé comporte de double liens carbone, plus il sera instable.

Donc, les gras monoinsaturés tels que l'huile d'olive et l'huile d'amande, seront plus stables chimiquement que les gras polyinsaturés tels que l'huile de maïs et l'huile de soya.

Au contraire, les gras saturés sont plus 'rigides': ils ont une 'flexibilité' moindre et un point de fusion plus élevé. Les gras saturés sont donc solides à température pièce.

Ils sont également très stables chimiquement. Ils ne sont pas (ou très peu) endommagés par l'action des radicaux libres. Ils résistent bien à la chaleur, l'oxygène et les rayons UV. Ils ont une plus longue durée de vie.

Ces propriétés ont des conséquences importantes sur les effets des différents types de gras alimentaires sur le corps humain.

Nous explorerons ces effets dans les prochains jours.


dimanche 11 janvier 2009

Le surentraînement et le Dr Hans Selye

Le Dr Hans Selye était un docteur en Médecine et en Chimie né à Vienne, en Autriche, le 26 janvier 1907.

Il a été le premier chercheur à définir et étudier sérieusement le stress.

Il a montré que tous les agents stresseurs, quelle que soit leur nature (virus, bactéries, effort physique, émotions intenses, etc) causaient certains effets similaires dans l'organisme.

Il a fini par appeler cette réponse stéréotypée du corps aux agents stresseurs le Sydrôme d'Adaptation Générale ou GAS.

Le GAS fournit une 'théorie unifiée' de la réponse de l'organisme aux changements continuels de l'environnement extérieur.

On peut utiliser la théorie du Dr Selye pour comprendre les facteurs causant l'adaptation du corps humain à l'effort physique.

Dr Selye mentionne d'abord que la réponse de l'organisme à un agent stresseur est proportionnelle à l'intensité de ce dernier.

On peut donc déduire qu'un entraînement doît être suffisamment difficile, puisqu'un effort facile n'entraînera pas de réponse importante.

Il mentionne également que l'agent stresseur peut dépasser la capacité d'adaptation du corps s'il est chronique et/ou d'une intensité trop élevée. 

Cet état de mésadaptation au stress mène invariablement à des pathologies, et éventuellement à la mort.

On peut donc déduire qu'un entraînement doit être relativement infréquent pour permettre à l'organisme d'apporter les changements physiologiques souhaités. 

On peut aussi dire que l'intensité de l'effort ne doit pas être excessive, tout en restant suffisante pour stimuler une réponse. Autrement dit, pas nécessaire de se blesser ou de se rendre malade.

Finalement, le Dr Selye affirme que si l'agent stresseur n'est ni trop intense, ni chronique, l'organisme augmentera ses capacités afin de mieux répondre à un stress similaire dans le futur.

Donc, si notre entraînement est intense sans l'être excessivement, et qu'il n'est ni trop long ni trop fréquent, on verra un progrès régulier: Les muscles gagneront en force et en densité, et la flexibilité articulaire sera accrue. La capacité de la cellule musculaire d'utiliser ses réserves énergétiques (sucres et graisses) sera améliorée. 

Si au contraire nous décidons de faire comme dans les magazines de culturisme et passons notre vie au gym (60-120 minutes par jour, 7 jours par semaine), il est fort probable que l'organisme sera submergé par ce stress chronique.

La période d'adaptation n'aura pas lieu, et  plutôt que progresser, nous régresserons.

C'est la phase d'épuisement décrite par Selye, qui mène invariablement à la pathologie et, éventuellement, à la mort.

En résumé, les contributions du Dr Selye à l'étude du stress nous permettent aujourd'hui de maximiser notre condition physique et de minimiser (voire éliminer) les effets néfastes du surentraînement et des blessures.

Fait à noter, le Dr Selye a commencé à étudier le stress en 1936 à l'Université McGill à Montréal.
Il a ensuite poursuivi ses travaux à l'Université de Montréal à partir de 1945. Il y a fini sa carrière et est décédé à Montréal en 1982 (source: Wikipédia et Dr Hans Selye, Stress sans Détresse).

Mon entraînement ces temps-ci

Des clients et amis me demandaient quel type d'entraînement je faisais dernièrement.

Après avoir lu High Intensity Training the Mike Mentzer Way, j'ai décidé de faire une 'split routine' (2 journées différentes mettant l'emphase sur différentes parties du corps) séparée en 2 jours:

Jour 1: Haut du corps

1) 1 Hand Chin up main droite 
2) 1 Arm Push up main Droite sur push up bars 
3) 1 Hand Chin up main Gauche 
4) 1 Arm Push Gauche  sur push up bars 
5) Chin up à 2 mains (supination) 
6) Handstand Push Up negatif pieds au mur sur push up bars 
7)  Front Lever 
8)  Planche position sur push up bars 
9) L Sit sur push up bars 
10) Concentration Curl avec dumbbell x 6-10 répétitions 
11) Lateral Raise x 6-10 répétitions 
12) Reverse Fly penché dumbbell x 6-10 répétitions
13) Hanging Leg Raise x 6-10 répétitions


Jour 2: Jambes

1) Squat échauffement
2) 1 leg squat lent
3) Squat partiels jambes étroites+Squats complets jambes étroites
4) Lunges 
5) Neck Bridge
6) 1 leg Calf Raise


Je m'entraîne 1x par semaine, donc chaque journée est faite 1x par 2 semaines.

J'essaie de minimiser le repos entre les différents exercices pour maintenir mes fréquences cardiaques élevées pendant tout l'entraînement.

Je fais chaque mouvement jusqu'à l'échec positif, c'est-à-dire jusqu'à ce que je ne sois plus capable de performer le mouvement de façon stricte.

Chaque routine prend un maximum de 25 minutes du début à la fin.

Qui à dit qu'un entraînement devait être long ou répété quotidiennement pour voir de bons résultats?