lundi 15 février 2010

Une entrevue avec un sceptique du climat de l'Université Carleton d'Ottawa

Via le blogue du QL:

Des climatologues crédibles contre le GIEC? Oui, il y en a

Les idéologues réchauffistes tel le journaliste François Cardinal de La Presse nous répètent constamment - même après les révélations récentes sur les fraudes du GIEC - que les opposants crédibles à la théorie du réchauffement ne sont qu'une poignée. Évidemment, lorsqu'on décide sciemment de les ignorer, des les traiter de marginaux et de nier la pertinence de leur critique, comme La Presse et la plupart des médias l'ont fait ces dernières années, il est difficile de savoir qui ils sont et quel est la nature de leur message. Ce qui renforce la perception de cette supposée marginalité.

CarletonlogoTim Patterson est professeur de géologie à l'Université Carleton d'Ottawa. Il dirige depuis 2008 la Coalition internationale pour la science du climat, une organisation qui se présente comme une alternative au GIEC pour promouvoir un débat plus rationnel sur les questions ayant trait aux changements climatiques. Crédible? Certainement plus qu'un journaliste qui continue de décréter qu'il existe un «consensus» sur la question du réchauffement anthropogénique, alors que les critiques de ce fameux consensus fusent de toute part.

M. Patterson était interviewé le 8 février dernier par l'animateur Mark Sutcliffe sur les ondes de CFRA 580AM à Ottawa pour discuter des derniers scandales impliquant le GIEC. Voici une retranscription et traduction libre de cette entrevue (merci à David Marceau, un lecteur duQL, pour la traduction).

MM

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M. S.: Est-ce que le mouvement réchauffiste est mort à la suite des différents rapports discrédités de scientifiques et les informations à venir montrant que toute la science derrière le réchauffement climatique est plutôt douteuse?

T. P.: Je pense que beaucoup de dommage a été fait, particulièrement à des entités comme le GIEC. Vous savez, en tant que scientifique, je suis embarrassé par toutes ces révélations qui sortent. Surtout à cause de l'approche peu rigoureuse derrière la plupart des rapports en question. Notre travail de scientifique est de collecter des données et développer des hypothèses basées sur les données recueillies. Par conséquent, nous devons aller où la science nous mène. Le problème est qu'il semble que plusieurs scientifiques en sont venus à embarquer dans ce fameux «mouvement réchauffiste» et à mettre de coté la méthode scientifique ce qui les a incitant à manipuler ou bien ignorer des données pour prouver leurs hypothèses.

M. S.: Ce que je ne comprends pas là-dedans est que cela semble être des scientifiques avec une bonne réputation et une longue expérience dans leur domaine. Cependant, nous découvrons maintenant que les déclarations voulant que les glaciers soient en train de fondre et que les glaciers himalayens disparaîtront d'ici 25 ans étaient seulement basées sur la thèse d'un étudiant universitaire et un article de magazine.

T. P.: En effet. Et cela ne devrait pas arriver car ça va à l'encontre du processus de « peer review » ou vérification par les pairs sur lesquels tous ces rapports du GIEC sont supposés être basés. J'ai trouvé stupéfiant qu'ils aient ignoré des rapports venant du gouvernement indien qui avaient été proprement vérifiés et d'autres études publiées dans la revue
Nature sous le prétexte qu'ils n'avaient pu les obtenir alors que c'est le magazine le plus disponible au monde! Ils étaient toutefois très heureux de pouvoir citer un document du World Wildlife Fund. Pachauri, la tête dirigeante du GIEC, savait tout cela bien avant la conférence de Copenhague mais je soupçonne que lui et ses collègues n'ont rien dit puisque cela aurait pu faire ombrage à la conférence. En plus, j'ai lu des déclarations disant que le groupe de recherche de Pachauri a fait des millions de dollars sur cette fausse étude voulant que les glaciers allaient disparaitre. Cela n'est pas du tout dans les règles, si c'est effectivement le cas.

M. S.: Est-ce que cela discrédite non seulement le mouvement réchauffiste mais aussi toute la communauté scientifique?

T. P.: C'est exactement la partie que je trouve embarrassante. Peut-être est-il temps de faire un ménage. Comme je le disais plus tôt, la façon dont nous devons faire des recherches est de ramasser des données et non de les manipuler. Le mouvement réchauffiste est devenu pratiquement une religion aujourd'hui depuis que presque tous ces gens ont embarqué dans le train. Le problème avec tout cela est que si c'était évident qu'il a un réchauffement climatique, pourquoi aurions-nous besoin de truquer des données pour le prouver? Avec ces activistes, on voit constamment des coups de publicité spectaculaires. Par exemple, nous entendons ces histoires à propos de ces activistes qui cherchent à planter un radar dans le sol de l'arctique pour y faire des calculs sans bon sens sur l'épaisseur des glaces, alors que les satellites nous donnent des données parfaites à ce sujet. Toutefois, c'est toujours repris par les média, les médias sont aussi fautifs que les autres, et tout le monde embarque dans le train. Cependant, on ne peut crier au loup indéfiniment et le château de cartes commencera à s'effondrer et c'est exactement ce qui arrive en ce moment.

M. S.: Donc qu'est ce que cela implique pour le débat sur les changements climatiques et les politiques publiques concernant les émissions de CO
2? Plusieurs personnes répondront que, même si plusieurs rapports ont été discrédités, cela ne veut pas dire que le message général diffusé par les défenseurs du réchauffement climatique est faux: peut-être que les changements climatiques sont réels et peut-être que c'est l'homme qui en est responsable.

T. P.: Une chose qui est maintenant certaine est que le débat est toujours en cours. D'ailleurs, plusieurs plaintes ont été faites pour dénoncer le fait que le GIEC était devenu, depuis quelques années, une communauté de plus en plus fermée. Il y a plus de 30 000 scientifiques du climat dans le monde qui font des recherches sur divers sujets, et le groupe responsable entre autres de la révision des différents rapports est une très petite clique. C'est d'ailleurs une des choses qui est sortie du scandale du «climategate» en décembre.

Par exemple, dans mon secteur d'étude, nous faisons plusieurs travaux de recherche sur l'activité solaire et le climat. Lorsque le rapport du GIEC est sorti en 2007, il existait déjà de nombreuses recherches sur les façons d'amplifier l'activité solaire, parce qu'il existe une très forte corrélation entre l'activité solaire et les changements climatiques. Pourtant, toute cette recherche avait été complètement laissée de côté dans leur rapport. J'étais très étonné. C'était le chapitre qui m'intéressait évidemment le plus, mais la même chose est survenue dans d'autres chapitres. C'est pour cela que je pense qu'il est temps de faire place à une nouvelle organisation. C'est pourquoi l'Inde par exemple s'est retirée, pour former sa propre organisation d'étude des changements climatiques. Comprenez-moi bien. Je considère très important d'étudier le climat. Mais comme je le dit à mes étudiants, la seule constante à propos du climat et que celui-ci change, il change tout le temps. Par conséquent, et je le dis aussi en tant que chef scout, il est très important d'être préparé pour tout ce que Mère Nature est prête à nous envoyer. Mais nous devons examiner le climat dans une perspective plus appropriée que celle qui domine en ce moment.

M. S.: Donc, devons-nous en quelque sorte appuyer sur la touche «reset» sur ce débat et dire: «Ok, nous allons amener de nouvelles personnes qui ne sont pas ternies par ces scandales et elles pourront observer ces nouvelles preuves que nous avons d'un tout autre angle afin d'avoir de nouvelles réponses»?

T. P.: Je suis d'accord. En particulier parce que nous savons plus de choses que jamais sur le climat. Nous avons étudié plusieurs phénomènes et il y a énormément de nouvelle information sur le sujet. Par contre, il semble que plusieurs personnes ne veulent pas regarder toute l'information nouvellement recueillie en raison d'opinions préconçues sur la question. Il est très difficile pour eux de changer de direction. Je pense que ces personnes doivent faire de la place à d'autres qui regarderont ces données d'un point de vue plus objectif. C'est ce que les scientifiques sont supposés être: nous devons être objectifs et aller où la science nous mène. Nous ne devons surtout pas aller où des personnes comme David Suzuki veulent nous mener. Cela est vrai non seulement pour la science, mais également pour les politiques gouvernementales actuelles et à venir.

M. S.: Donc, d'une perspective de politiques gouvernementales, devons-nous nous abstenir d'agir le temps de réellement savoir ce qui se passe?

T. P.: Oui, je serais d'accord avec ça. Compte tenu des milliards ou même des billions de dollars qui doivent être investis – ou plutôt gaspillés, dépendamment de votre position sur le sujet – dans des projets comme la bourse du carbone ou toutes les autres initiatives qui n'ont vraiment aucune influence sur le climat, on se rend compte qu'il serait plus sage d'attendre d'étudier ce qui se passe vraiment. En particulier parce qu'il y a plusieurs études qui indiquent que l'on se dirige plutôt vers une période de refroidissement climatique qui pourrait continuer pendant plusieurs décennies. Cela pourrait avoir des conséquences majeures sur des domaines comme l'agriculture au Canada. Ce sont des exemples d'études auxquelles nous devrions accorder plus d'attention. On doit aussi chercher à savoir s'il y a un réchauffement. En fait, il faut simplement être objectifs et évaluer toutes les possibilités et être prêts à s'adapter.

Il ne faut pas oublier non plus les autres problèmes environnementaux encore plus criants comme l'approvisionnement en eau potable en Afrique. Pourtant, ces enjeux très importants sont oubliés pour laisser toute la place à quelque chose qui en fin de compte n'est pas si important quand on regarde la situation globalement.

M. S.: C'est un excellent point. Même s'il n'y avait pas de réchauffement climatique, cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'enjeux environnementaux. Et ce débat fait ombrage à toutes ces questions. Par exemple, il y a plusieurs raisons de réduire les émissions de gaz à effet de serre qui ont à voir avec la pollution de l'air, nonobstant l'effet sur la température.

T. P.: Exactement, on pourrait bien se débarrasser du CO
2 mais cela ne changera absolument rien à la véritable pollution de l'air. Nous perdons notre temps sur le CO2 qui n'est qu'une source de nourriture pour les plantes. Comme je l'ai souvent mentionné, dans nos études géologiques, nous n'observons aucune corrélation entre le dioxyde de carbone et la température.

Ce à quoi nous devrions nous s'attaquer, ce sont les réels polluants aériens, les choses qui détruisent la qualité de notre eau, tous ces autres problèmes. Régler ces problèmes contribuerait vraiment à faire de notre monde un meilleur endroit où vivre. Et particulièrement alors que nous arrivons probablement dans les derniers 50 ans de l'âge des hydrocarbures. Bientôt, nous ne roulerons plus à l'essence. Ce n'est même plus la première utilisation du pétrole que nous faisons. Nous l'utilisons davantage aujourd'hui pour la fabrication du plastique et des autres fertilisants. Nous devons aller de l'avant et agir dans un sens qui permet de rendre notre monde vraiment plus propre.

M. S.: Merci de nous avoir parlé, M. Patterson.

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