mercredi 30 décembre 2009

4 trillions pour la prochaine crise!

Barney Frank, le Président du Financial Service Comitee aux USA, approuve 4 billions de $ (!) pour 'supporter' les banques lors de la prochaine crise financière.

C'est plus du double de ce qui a été 'investi' lors de la crise de 2008-2009!

Les contribuables Américains semblent décidément très généreux avec leurs sous durement gagnés.

Quoi? Ils n'ont pas été consultés? Impossible! Ne serait-ce pas anti-démocratique?

Mike Shedlock rapporte les détails sordides, tirés d'un article de David Reilly pour Bloomberg.

Des extraits pertinents:

For all its heft, the bill doesn’t once mention the words “too-big-to-fail,” the main issue confronting the financial system.

Instead, it supports the biggest banks. It authorizes Federal Reserve banks to provide as much as $4 trillion in emergency funding the next time Wall Street crashes. So much for “no-more-bailouts” talk. That is more than twice what the Fed pumped into markets this time around. The size of the fund makes the bribes in the Senate’s health-care bill look minuscule.

Oh, hold on, the Federal Reserve and Treasury Secretary can’t authorize these funds unless “there is at least a 99 percent likelihood that all funds and interest will be paid back.” Too bad the same models used to foresee the housing meltdown probably will be used to predict this likelihood as well.

The bill also allows regulators to “prohibit any incentive-based payment arrangement.” In other words, banker bonuses are still in play.
















mardi 29 décembre 2009

Le Prix Nobel de la Paix poursuit sa lancée

Après avoir grandement augmenté les effectifs militaires en Afghanistan, le Prince de la Paix se prépare-t-il à attaquer le Yémen?

La citation du jour

Cette fois-ci de John Maynard Keynes, qui a ébauché les théories économiques les plus destructrices depuis Karl Marx:

"We will not have any more crashes in our time." - John Maynard Keynes, 1927

mercredi 23 décembre 2009

Paul Dontigny

L'excellent analyste Paul Dontigny du journal Les Affaires présente son opinion sur les tendances économiques pour les prochaines années.

Il est un des rares 'Bears' au Québec, et son analyse est toujours intéressante.

mardi 22 décembre 2009

Garth Turner - Renting

Excellent billet de Garth Turner sur les préjugés que la plupart des gens ont par-rapport à louer un appartement ou une maison vs l'acheter.

Investment idea: Envoy Capital

NB. This is a letter I sent to the authors of the Greenback'd blog, a great value investing blog specializing in net-nets and liquidations (see my blog list to the left).


On the TSE: ECG or on the NASDAQ: ECGI.

According to Google Finance:

Envoy Capital Group Inc. (Envoy) is an international consumer and retail branding company, and a merchant banking and financial services company. The Company is engaged in providing marketing, communications, and consumer and retail branding services for promoting clients’ products, services and business messages utilizing such media as print, broadcast and the Internet. Envoy provides consulting, branding, packaging and retail design services to clients in Canada, the United States, Mexico, United Arab Emirates, China and South America, as well as project work for clients in other countries worldwide. Envoy conducts its branding services through its wholly owned subsidiary, Watt International Inc. (Watt International), which is a brand strategy and design consultancy. Watt International provides services, such as strategic brand consulting, corporate identity and communications, retail branding and store design, and package design.

At Dec 22, the market cap was 9,84 M$ Canadian, and there were 8,56M Shares outstanding.

Since the end of FY 2005, the number of shares outstanding went from 21,01 M to 8,56 M, thanks to substantial issuer bids in 2006 and 2007.

At the end of FY 2009 (www.sedar.com, document released on december 16, 2009, I have attached it as a PDF), the company had cash of 13,931 M$, investments held for trading of 5,154 M$, A-R of 2,00M$, for total current liquid assets of 21,08 M$ (all figures in Canadian $).

The total liabilities are 1,958 M$ (no debt, mainly accounts payable), plus 0,012 M$ of minority interest.

The company therefore has 19,115 M$ of net current liquid assets, and trades for 9,84 M$, which seems to indicate a large margin of safety.

Furthermore, while the company has been losing money on a GAAP basis, it has been cash flow and free cash flow positive in the last 3 years:

In 2007, operating cash flow was 1,605 M$ while cap ex was 0,135 M$ for free cash flow of 1,47 M$.
In 2007, operating cash flow was 5,342 M$ while cap ex was 0,442 M$ for free cash flow of 4,9 M$.
In 2007, operating cash flow was 9,22 M$ while cap ex was 0,122 M$ for free cash flow of 9,09 (!!) M$ (almost equal to the current market cap).

The cash flows mentioned in their reports are higher than those on Google Finance, because they seem to include the trading gains the company made on its investments.

Even then, however, using the Google Finance data, the company is substantially free cash flow positive over the last 5 years (http://www.google.ca/finance?q=TSE:ECG&fstype=ii).

Also, there has been very heavy insider buying from early 2009 until october, at prices just a shade above the current market price.


2 of the directors own a large proportion of the stock (32,5% between them, and were 2 of the insiders doing the aformentioned buying, see: http://moneycentral.msn.com/ownership?Holding=5%25+Ownership&Symbol=ECGI)

Finally, the company announced a restructuring earlier today, in which the CEO was replaced and one of the directors (12,7% owner John H Bailey) resigned. I am not sure of the implications of the resignation of Mr Bailey, could be a negative.

The company also announced a 2,4 M$ charge that would be recorded, and stated that the restructuring would lead to annualized cost savings of 1,8M$.

The final sentence of the press release could interest you (It did interest me!):

In addition to this restructuring plan, the Board of Directors is looking at every opportunity to realize the inherent value of the Company.

I really do hope that the company announces another substantial share buyback, heck they could easily privatize the company even while paying a good premium over the market price!

So feel free to comment and do your own analysis, I would be curious to hear of your opinion, as this really seems to be a dollar selling for a quarter or less!

Thanks for your very informative blog.

Michel Boyce


Disclosure: I own a position in ECG

lundi 21 décembre 2009

Obama et la Paix

Le titre de ce billet du journal Les Affaires en dit long...

Extraits:

Barack Obama a promulgué une loi débloquant de nouveaux crédits pour la guerre en Irak et en Afghanistan. Cette loi comporte une enveloppe de 626 milliards de dollars américains pour la Défense, dont 128 milliards pour les opérations militaires en Irak et en Afghanistan

...

Cette loi n'inclut pas les dépenses qui devront être engagées à la suite de la récente décision du président Obama d'envoyer 30 000 soldats supplémentaires en Afghanistan, pour un coût d'environ 30 milliards de dollars sur un an. Le Congrès devra se prononcer ultérieurement sur ce financement.


Je suggère à M. Obama le slogan du dessin animé des années 90 Les Trois Mousquetaires:

Rothbard et la Grande Depression

Article fascinant sur mises.org aujourd'hui, originalement publié le 12 novembre 1979 pour commémorer les 50 ans du crash de 1929.

Murray Rothbard (1926-1995) est l'un des piliers de l'école économique Autrichienne, et est considéré l'héritier intellectuel de Ludwig Von Mises.

Sa maîtrise approfondie des faits historiques pertinents, son style d'écriture dynamique, et sa grande érudition, rendent la lecture de ses articles un plaisir et une expérience très éducative.

Flaherty et la surchauffe de l'immobilier canadien

Le journal Les Affaires nous apprend que le ministre fédéral des finances, Jim Flaherty, a annoncé ce matin qu'il songerait à augmenter le % de mise de fonds nécessaire à l'achat d'une maison (qui est de 5% actuellement), tout en réduisant la durée maximale d'amortissement du prêt hypothécaire (qui est de 35 ans actuellement), s'il 'décèle des indices de surchauffe du marché immobilier'.

Or, un observateur avisé et un peu cynique mentionnera que les signes de surchauffe sont partout déjà.

Quelles seraient les conséquences des 2 mesures proposées par M. Flaherty?

Indice: Combien de gens seraient en mesure d'acheter une maison si la mise de fonds nécessaire était de 10% et si la durée d'amortissement maximale passait de 35 à 25 ans?

dimanche 20 décembre 2009

Le Québec et les subventions corporatives

Le QL nous apprend la semaine dernière que le Québec est la championne canadienne des subventions aux compagnies.

Des extraits du billet diffusé par l'Institut Fraser:

27 novembre 2009, MONTRÉAL, QC – Quand vient le temps d'accorder des subventions, des prêts et des aides de toutes sortes aux entreprises, le Québec arrive en première place des provinces canadiennes, ayant distribué plus de six milliards de dollars «d'aide sociale» aux entreprises en 2007 seulement, selon une nouvelle étude publiée aujourd'hui par l'Institut Fraser, un chef de file parmi les organismes de recherche économique au Canada.

Ce montant équivaut à plus de 1600 $ pour chaque Québécois qui a rempli une déclaration d'impôt en 2007.

La note de l'aide sociale aux entreprises au Québec était près de trois fois les 2,1 milliards de dollars de subventions aux entreprises distribués par l'Ontario en 2007, la plus récente année pour laquelle des données sont disponibles. L'Alberta a distribué près de 1,2 milliard de dollars aux entreprises en 2007 alors que la Colombie-Britannique a accordé un peu plus d'un milliard de dollars.

...

«Les interventions gouvernementales ne font que retarder le jour de vérité pour les entreprises en difficulté, et ce, souvent au détriment d'autres entreprises, de la santé de l'industrie et de l'économie. Pour bâtir une économie réellement solide et des entreprises dynamiques, les gouvernements doivent cesser de distribuer des subventions aux entreprises et offrir aux contribuables québécois un allégement général du fardeau fiscal. Non seulement cette politique aura pour résultat de mettre plus d'argent dans les poches des Québécois, mais il est prouvé que les réductions d'impôts stimulent l'investissement et la croissance économique.»




samedi 19 décembre 2009

vendredi 18 décembre 2009

Les prédictions de Jarislowsky pour 2010

Stephen Jarislowsky est un de mes investisseurs favoris.

L'octogénaire polyglotte Montréalais est devenu milliardaire par ses prouesses d'investisseur sur le très long terme, tout en respectant un code d'éthique inébranlable.

Je considère son livre The Investment Zoo, écrit en 2005, comme une référence incontournable de l'investissement rationnel et une vitrine sur la vie fascinante de M. Jarislowsky.

Le site web du Journal Les Affaires publiait plus tôt une entrevue avec M. Jarislowsky dans laquelle il fait une revue de l'année 2009 et énonce ses prédictions pour 2010.

Les points forts en résumé:

-La récession n'est certainement pas terminée.
-Les consommateurs canadiens sont beaucoup trop endettés.
-Le prix des maisons au Canada a été gonflé artificiellement par les taux d'intérêt hyper-bas et par les garanties de la SCHL.
-L'or est dans une bulle, sa vraie valeur serait plutôt autour de 400$ l'once.
-Le dollar canadien ne reviendra probablement pas de sitôt à parité avec le dollar US.
-Les déficits gouvernementaux sont excessifs, et la solution passe par compresser les budgets gouvernementaux.
-Or, ceci est extrêmement difficile car les syndicats des employés gouvernementaux sont très puissants (surtout au Québec) et resistent aux coupures qui permettraient de rétablir l'équilibre budgétaire.


Il me fait toujours plaisir d'entendre les mots de M. Jarislowsky, et je suis la plupart du temps en accord avec ses propos.



mercredi 16 décembre 2009

Mark Carney et l'endettement des Canadiens

Un article plutôt intéressant de Rob Carrick paru aujourd'hui sur le site du Globe and Mail extraits en italiques).

Il mentionne que Mark Carney, le Gouverneur de la Banque du Canada, a averti les Canadiens pas moins de deux fois dans la dernière semaine d'être prudents face à leur niveau d'endettement.

Évidemment, c'est un avertissement plutôt hypocrite (quoique tout a fait pertinent) de la part du Banquier Central en chef.

Pourquoi?

Parce qu'il est le responsable principal de la baisse drastique des taux d'intérêt depuis 1 an.

Et comment les gens réagissent-ils à une baisse importante des taux d'intérêt?

Facile à prévoir, il s'agit d'analyser les incitatifs.

Premièrement, l'épargne des gens ne leur rapporte à peu près rien en intérêts.

Deuxièmement, emprunter de l'argent devient beaucoup plus abordable.

Donc, ces incitatifs mis en place, à quoi s'attend-on?

Évidemment, à ce que les gens s'endettent plus et épargnent moins. Et que s'ils épargnent, ils vont chercher des placements leur rapportant davantage que ce que leur compte en banque leur donne, en d'autres mots plus risqués.

Et c'est précisement ce qu'on observe.

C'est ce qui explique la hausse de près de 55% du TSX composite depuis son creux de mars 2009.

C'est aussi ce qui explique la hausse importante des prix de l'immobilier dans les 12 derniers mois, et la hausse de l'endettement des ménages malgré la récession:

People curtailed their borrowing in past recessions, but not this time around. “This is the only recession where credit continued to expand, and it grew by 7 per cent [year over year], which is strong,” said economist Benjamin Tal of CIBC World Markets.


Rob Carrick mentionne d'ailleurs un fait très important au sujet de l'immobilier:

Here's what you're doing if you buy a house now.

First, you're paying top dollar and running the risk of a price pullback that could range from mild to severe. Secondly, you're borrowing at low rates that are likely to either float higher if you have a variable-rate mortgage or jump considerably when renewing a fixed-rate mortgage.

En d'autres mots, les bas taux d'intérêts diminuent artificiellement les versements mensuels hypothécaires, puisque une grosse part du versement mensuel est l'intérêt sur le prêt.

Ensuite, comme les versements mensuels sont moins élevés, plus de gens peuvent se permettre une maison ou un condo, ce qu'ils ne pourraient pas faire avec des taux d'intérêt plus élevés.

Donc, plus d'acheteurs potentiels sont sur le marché, et ceci pousse les prix à la hausse.

Si tout celà vous rappelle la situation aux États-Unis entre 2002 et 2007, vous avez tout à fait raison.

Et on sait comment tout celà s'est terminé pour les spéculateurs immobiliers endettés...

Alors M. Carney a raison de sonner l'alarme, car les Canadiens sont clairement surendettés et s'exposent à de graves risques financiers.

Mais comme il est en grande partie responsable d'avoir mis en place les incitatifs ayant mené à cette situation, il me semble que son avertissement soit trop peu trop tard...et plus que légèrement hypocrite.

En conclusion, les mots de M. Carrick:

Now, it's up to Canadians to be adults about all the cheap money available. There are lots of reasons why the money borrowed today – for houses or anything else – could be harder than you imagine to pay back later.

So enjoy the rising stock market, the strong housing market and those tasty low interest rates, but don't get complacent. A financial squeeze is coming and you need to prepare.


Mike Shedlock et la personnalité de l'année du Time Magazine.

Mike Shedlock nous offre cet excellent billet sur la nomination de Ben Bernanke comme personnalité de l'année du magazine Time.

Il démontre de façon convaincante qu'au fil des décennies, le magazine Time s'est révélé être un excellent indicateur contrarien, signifiant un plateau ou un changement imminent dans la situation de la personne nominée en question.

Voici les mots de Shedlock (je recommande fortement la lecture de l'article en entier):

I openly praise Time Magazine as a useful contrarian indicator.

That Bernanke is on the cover of Time Magazine means one thing "Bernanke's Time Is Limited" He is on his way out. And that is good news.

Ringing The Bell

My friend "HB" writes:
Appearing on the cover of Time as person of the year is like a bell ringing. It almost always is akin to a figurative death sentence for the person involved, and sometimes even a literal one.

  • Jeff Bezos made the cover in 1999 - the year the internet portion of the tech stock bubble topped out.
  • GW Bush made the cover as his popularity rating had just begun to slide, ending at the worst such rating since Nixon, concurrent with a stock market crash.
  • Hitler made the cover in 1938.
  • General Chiang Kai Chek in 1937. It turned out to be an ill omen, career-wise.
  • Stalin made the cover in 1939 and again in 1942.
  • Kennedy made the cover the year before he was assassinated, as did Martin Luther King - a literal death sentence in both cases.
  • Lyndon B. Johnson made the cover in 1964 - he was about to lead the country into the Vietnam catastrophe.
  • Nixon and Kissinger made it in 1972.
  • It was Yury Andropov's turn in 1983 - he died shortly thereafter.
  • Gorbachov became 'man of the decade' half a year before being forced to step down.
  • Obama's turn was last year.
  • Most worrisome however, in 2006 Time decided to write on its person-of-the-year cover 'You!'
Le blogue de Mike Shedlock est une excellente source de faits pertinents sur l'économie, brillamment analysés avec une perspective Autrichienne.





Un résumé du ClimateGate

À la fin novembre, le scandale du 'ClimateGate' a éclaté.

De quoi s'agit-il?

EN bref, des pirates informatiques ont réussi à avoir accès à des milliers de courriels échangés entre les membres du Climate Research Unit (CRU), de l'Université de East Anglia au Royaume Uni.

Cet organisme était considéré l'une des autorités dans la recherche sur les 'changements climatiques'.

Or, le contenu des courriels révèle que certains membres haut placés du CRU ont eu recours à des stratagèmes visant à modifier ou supprimer frauduleusement leurs données expérimentales, et à outrepasser les lois d'accès public aux données scientifiques.

Notons que l'université de East Anglia a admis que ces courriels provenaient bien de ses serveurs, et que Phil Jones, le directeur du CRU, a remis sa démission depuis l'éclatement de cette affaire.


On n'a pas fini d'en entendre parler, même si la plupart des grands médias traditionnels (journaux, TV, radio) n'y ont accordé presque aucune attention...


mardi 15 décembre 2009

Nouvel investissement: Steak and Shake Company

Aujourd'hui, Steak and Shake Company a divulgué ses résultats pour l'année fiscale 2009.

Il s'agit d'une compagnie opérant des restaurants de type 'casual dining' (a mi-chemin entre le fast food et un restaurant haut de gamme, pensons à St Hubert ou Scores au Québec).

La compagnie a été fondée en 1934, dans les profondeurs de la Grande Depression aux États-Unis, et bénéficie d'une forte image de marque ainsi que d'une excellente fidélité de sa clientèle.

Depuis 10 ans, l'action a fait du surplace, passant de 11,81$ au 07 janvier 2000 à 12,27$ ce matin.

On peut donc affirmer sans se tromper que la direction de Steak and Shake a créé très peu de valeur ajoutée pour les actionnaires dans la dernière décennie.

Or, les choses ont commencé à changer à la fin de 2007, alors que Sandar Biglari, un investisseur 'value' dans le moule de Buffett et Graham, a pris possession de 10% de la compagnie et en est devenu le PDG et Chef de la direction.

Ses priorités, telles qu'énoncées dans sa lettre aux actionnaires de 2008, étaient claires:

Tout d'abord, maximiser la valeur et la qualité du produit et du service offerts à la clientèle, ce qui menerait à un accroissement des ventes par restaurant et ainsi des 'cash flows' générés par la compagnie.

Ensuite, optimiser la structure de coût de la compagnie afin d'éviter les dépenses superflues.

Finalement, investir les 'free cash flows' résultants dans les opportunités offrant les meilleurs potentiels de rendement sur le capital investi, que ce soit à l'intérieur de la compagnie, ou à l'extérieur de celle-ci.

L'exécution disciplinée et continue de cette stratégie devrait mener à une augmentation de la valeur intrinsèque par action, qui se reflétera à long terme par un accroissement de la valeur boursière de la compagnie.

Si cette philosophie vous rappelle celle adoptée par Warren Buffett avec Berkshire Hathaway ou Prem Watsa avec Fairfax Financial, vous avez bien raison.

M. Biglari veut transformer Steak and Shake en un véhicule pour maximiser le rendement des actionnaires à long terme, et sa stratégie est orientée en ce sens.

Alors, qu'en est-il des résultats pour l'année 2009? En un mot, impressionnants.

Le profit est passé de -23M$ en 2008 à 6M$ pour 2009.

Les ventes aux restaurants existants depuis plus d'un an ont augmenté de 10% par-rapport à 2008, suivant plusieurs années de déclin.

Donnée encore plus cruciale et impressionnante, les 'free cash flows' (que Buffett appelle aussi les 'owner earnings', ou 'flux de trésorerie discrétionnaires' en français) sont passés de -7M$ en 2008 à 46M$ en 2009 (!!).

Grâce à cette explosion du free cash flow, la dette de la société est passée de 29,8M$ à 18,5M$ en 1 an, alors que l'encaisse est passée de 6,8M$ à 51,3M$.

De plus, M. Biglari a acheté 9,9% de la société d'assurance Fremont Michigan Insuracorp au cours du dernier trimestre, pour un coût approximatif de 3M$.

Fremont Michigan Insuracorp est une compagnie d'assurances existant depuis 1876 et se transigeant à une forte décote en relation avec sa valeur intrinsèque.

En conclusion, sans dire que les rendements futurs offerts par Steak and Shake seront comparables à ceux de Buffett ou Watsa, disons seulement que je voue un grand respect envers les capacités d'investisseur de M. Biglari.

De plus, il semble un homme intègre et honnête.

Sa feuille de route est excellente, et il demeure le principal actionnaire de la compagnie. Comme le disait Buffett et Watsa, il 'mange sa propre cuisine' et il a une part importante de sa fortune personnelle dans Steak and Shake.

Des investisseurs 'value' ont écrit sur Steak and Shake comme un 'value play' potentiel depuis 2007, alors que le titre se transigeait autour de 16-18$. Plus récemment, un blogueur pour le Wall Street Journal a fait de même.

J'ai acquis un bloc d'actions aujourd'hui à 12,25$ USD. Je suis ouvert à en racheter si le prix baisse, ou encore si la valeur intrinsèque de la compagnie continue d'augmenter au rythme actuel.

Tenant compte de la capitalisation boursière de 370M$ de la compagnie en date d'aujourd'hui, on ne paie que 8X les free cash flows de la dernière année.

Considérant le potentiel de croissance futur de ces free cash flows, je considère le prix d'achat actuel comme plus que raisonnable.

M. Biglari semble d'accord, puisqu'il a personnellement mis la main sur 123 000 actions dans le dernier trimestre, et que son Hedge Fund (The Lion Fund) a acquis 93 000 actions dans la même période, à un coût approximatif de 11 USD.

Voici donc la répartition de mon portfolio, au 15 décembre 2009:

Encaisse: 11,6%
Philip Morris International: 36,5%
Altria Group: 28,9%
Barrick Gold: 14,4%
Steak and Shake Company: 8,2%

Pour terminer, je recommande fortement la lecture de la lettre aux actionnaires 2009 de Sandar Biglari, ainsi que celle de l'an dernier.

Elles sont un plaisir à lire et énoncent clairement sa stratégie pour les années à venir.


Divulgation: Ceci ne constitue en rien une recommandation d'achat ou de vente de titres. L'investissement boursier comporte de sérieux risques et chacun doit faire ses propres recherches avant d'investir.

La citation du jour

"Facts do not cease to exist because they are ignored."

~ Aldous Huxley

lundi 14 décembre 2009

La citation du jour

After two decades of everyone — including dead people — being able to get mortgages and having a fistful of credit cards, credit is drying up.

Faith and hope, that's what fractionalized banking is all about: faith that not everyone shows up for their money all at once and hope that the bank's loans are always paid back. In the movies, the director and screenwriter can make it all work out. In real life, Keynesianism doesn't work; the government bails out the bankers and then depressions last a long time.

Doug French, American Madness.

dimanche 13 décembre 2009

La Grèce et l'Union Européenne dans une bataille critique

L'état désastreux des finances publiques de la Grèce a été relevé à maintes reprises par des observateurs économiques divers.

Ambrose Evans-Pritchard, un analyste financier très alerte et documenté écrivant pour le Telegraph en Angleterre, relève l'etendue du désastre dans son dernier billet, dont voici quelques extraits:

While premier George Papandreou offered pro forma assurances at Friday's EU summit that Greece would not default on its €298bn (£268bn) debt, his words to reporters afterwards had a different flavour.

(Greek) Public debt is already 113pc of GDP. The Commission says it will reach 125pc by late 2010. It may top 140pc by 2012.

Greece is past the tipping point of a compound debt spiral.

Remember, Athens holds the whip hand over Brussels, not the other way round. Greek exit from EMU would be dangerous. Quite apart from the instant contagion effects across Club Med and Eastern Europe, it would puncture the aura of manifest destiny that has driven EU integration for half a century.

No doubt, EU institutions will rustle up a rescue. RBS says action by the European Central Bank may be "days away". While the ECB may not bail out states, it may buy Greek bonds in the open market. EU states may club together to keep Greece afloat with loans for a while. That solves nothing. It increases Greece's debt, drawing out the agony. What Greece needs – unless it leaves EMU – is a permanent subsidy from the North. Spain and Portugal will need help too


Tout cela ne présage rien de bon pour l'économie mondiale, et les marchés boursiers et obligataires.

En effet, le S&P500 a gagné près de 60% depuis le creux du début mars. Le marché semble s'attendre à une reprise économique forte et rapide.

Pourtant, comme le choc mineur de Dubai l'a démontré, le moindre cahot dans la route pourra dérailler cette belle envolée.

Et la Grèce, ainsi que l'Espagne et peut-être même le Japon, sont des cahots autrement plus gros que Dubai...

Le mot d'ordre reste donc, prudence, et gardons-nous une bonne proportion de liquide en prévision des turbulences à venir...


vendredi 11 décembre 2009

Pour faire suite à la dernière entrée...

Un autre exemple frappant de l'insouciance, voire l'insolence, avec laquelle Washington gère ses finances, qui nous vient de Slate cette fois...

On apprend ainsi que le nombre d'employés du gouvernement fédéral américain ayant un salaire de plus de 100 000$ est passé de 14% à 19% du total des employés fédéraux depuis 18 mois, c'est-à-dire depuis le début de la pire crise économique depuis les années 30 et en pleine explosion des déficits budgétaires.

De plus, ces chiffres impressionnants n'incluent pas les bonis et le temps supplémentaire, selon USA Today!

Barack Obama incitait le peuple Américain à faire des 'sacrifices' et à 'travailler pour le bien commun' en début d'année 2009.

On voit maintenant que ces exhortations s'addressaient au peuple seulement, et non pas à sa classe de parasites dirigeants.


Washington festoie!

Décidément, les contribuables Américains sont d'une grande générosité envers leurs chers dirigeants.

On apprend que le temps des Fêtes sera faste à la Maison Blanche, avec une liste d'invités de plus de 50 000 (!!!) personnes.

Le coût associé à faire manger et festoyer tout ce beau monde n'a pas été dévoilé, par décence je présume.

jeudi 10 décembre 2009

La grippe H1N1: beaucoup de bruit...pour pas grand-chose.

On apprend de l'Agence France-Presse que la grippe H1N1 a causé '26 décès pour 100 000 personnes contaminées par le virus de la grippe A(H1N1), en date du 8 novembre', ce qui est 'considérablement moins' que prévu par nos 'experts'.

Surprise-surprise, après nous avoir bombardé de propagande alarmiste depuis 4 mois...

mercredi 9 décembre 2009

La CSN et le 'bien collectif'

Les syndicats nous rabattent sans cesse les oreilles depuis des décennies, en nous disant que sans eux, les pauvres travailleurs seraient à la merci des méchants chefs d'entreprise, et qu'ils sont essentiels à l'augmentation de la richesse de la classe moyenne.

Or, la réalité est en fait tout autre.

Comme toute autre organisation politique, le but des syndicats est d'accroître leur pouvoir et leurs privilèges, et ce peu importe si celà se fait aux dépens du citoyen moyen dont ils sont supposés représenter les intérêts.

Un très bel exemple de ce phénomène a été publié hier sur le site du journal Les Affaires.

Le message de Claudette Charbonneau, présidente de la CSN, ne peut être plus clair: elle demande ouvertement au gouvernement Charest de puiser dans les poches des contribuables 1 milliard de beaux dollars pour que ses membres gardent leur privilèges intacts malgré la récession, des déficits provinciaux énormes, et une chute des recettes d'impôts du gouvernement.

Jean Charest a déclaré aujourd'hui qu'il était hors de question de suivre cette recommendation.

Espérons qu'il ne cédera pas à la pression en cours de route.

À ce sujet, lire également l'excellent billet de Bernard Mooney.



Entrevue avec John Exter

Joe Koster, du blogue Value Investing World, a mis en ligne une entrevue fascinante avec John Exter.

Personnage peu connu aujourd'hui, Exter a été un acteur très important du milieu financier des années 40 à aujourd'hui. Il a été VP de Citibank (l'ancienne identité de Citigroup), et a côtoyé de très près les banquiers centraux des années 50 a aujourd'hui.

Très étonnamment pour un homme ayant eu ce type de parcours académique, il est un 'gold bug' convaincu, et un ardent défenseur de l'école économique Autrichienne.

Ses propos sont fascinants et cette entrevue, réalisée en 1991, montre à quel point l'analyse autrichienne des données économiques permet de prédire et de comprendre les phénomènes économiques.

Vous pouvez accéder à l'entrevue ici.