vendredi 12 février 2010

La Presse fait son mea-culpa?

Via le Blogue du QL:

Réchauffisme: Enfin un peu de rationalité à La Presse

par Martin Masse

Terrifying-global-warmingLe barrage fuyait de plus en plus ces derniers mois; il vient maintenant de céder. Dans un long article d'explication qui ressemble à un subtil mea culpa, le journaliste François Cardinal de La Presse admet que tout ne tourne pas rond dans le mouvement réchauffiste, que les révélations sur le GIEC qui s'accumulent «deviennent de plus en plus accablantes» et que la confiance du public envers la science du climat est minée.

Au début de la semaine, c'est l'éditorialiste en chef André Pratte qui avait annoncé le revirement. J'en ai parlé dans un commentaire de mon billetprécédent sur le sujet. M. Pratte mentionnait l'accumulation des révélations et écrivait que le GIEC «doit quitter le terrain du militantisme pour revenir sur celui de la science. Or, sur ce terrain-là, le doute et la discussion sont non seulement permis, ils sont encouragés; il n'y a pas de certitude absolue, encore moins de religion». Commentaires étranges pour un éditorial alors que le journal n'avait pratiquement pas fait mention des révélations en question dans sa section Nouvelles, le journaliste responsable du sujet (François Cardinal) semblant incapable d'en parler.

Je notais alors que

Son journal aurait moins eu l'air d'un torchon de propagande réchauffiste et écofasciste ces dernières années s'il avait mis en pratique cette position. Mieux vaut tard que jamais, dans ce cas aussi. C'est une autre preuve que le vent tourne et que les médias conventionnels sentent vraiment qu'ils vont perdre toute crédibilité s'ils continuent à ne diffuser que de la propagande grossière plutôt que de l'information équilibrée sur ce sujet, alors que les gens peuvent découvrir la vérité sur Internet.

Aujourd'hui, François Cardinal admet que ces dernières années, des médias, dont La Presse, «ont tranquillement mis de côté la controverse au profit du consensus» après avoir décidé que les sceptiques du réchauffement n'étaient qu'une poignée d'individus qui ne méritaient aucune visibilité. Du coup, ajoute-t-il, «ils ont élargi le consensus à des questions périphériques au réchauffement, qui elles ne recueillent pas toujours la faveur d'une majorité de scientifiques». C'est-à-dire toutes ces questions qui aujourd'hui font l'objet des scandales, comme la fonte des glaces de l'Himalaya, les pluies en Afrique, etc.

Une erreur qui, lit-on entre les lignes, a fait perdre de la crédibilité à tous ceux qui, comme lui, ont continué à défendre le GIEC contre vents et marées. Surtout que ça devient de plus en plus difficile «dans un monde de plus en plus instruit et critique, où les technologies obligent à plus de transparence, où la conversation prend le dessus sur le monologue, où l'idéologie des plus extrémistes continuera inévitablement à contaminer le débat». Lisez: dans un monde où les Martin Masse vont me reprendre et me traiter d'idéologue réchauffiste et d'écocatastrophiste incompétent si je continue à ignorer des nouvelles pertinentes, à ne donner qu'un côté de la médaille et à faire du commentaire éditorial au lieu de rapporter les faits objectivement.

M. Cardinal annonce donc que dorénavant, il se concentrera sur «une science qui donne dans l'analyse froide, qui répond au mieux de sa connaissance aux questions relatives au devenir de la société, tout en vulgarisant ses conclusions au besoin». On a bien hâte de voir ça. Surtout qu'il prend bien précaution de conserver le noyau dur du dogme réchauffiste: «Attention! Le consensus scientifique sur les changements climatiques existe toujours, aucune révélation n'ayant affaibli cette thèse: l'homme émet du CO2, la concentration de ce gaz dans l'atmosphère augmente et, par conséquent, la planète se réchauffe.» C'est faux évidemment: il n'y a aucun consensus sur ce plan, à moins d'enlever son sens au mot consensus. M. Cardinal aura-t-il finalement assez d'ouverture d'esprit pour l'admettre et pour parler des critiques fondamentales des sceptiques à cet égard? Ou va-t-il simplement retomber dans son rôle de militant propagandiste, cette fois en le jouant plus subtilement pour éviter d'éveiller les critiques?

Même s'il déplore leurs fautes, Cardinal tente en effet toujours de justifier le comportement des scientifiques du GIEC qui ont manqué à leur devoir d'objectivité. En effet, les pauvres «se sentent assiégés» et auraient été «poussés dans leurs retranchements» par l'agressivité des sceptiques, ce qui les aurait amené à tourner les coins ronds. Ben voyons! Encore le même réflexe de complaisance absurde envers les fraudeurs. Des scientifiques qui inventent des chiffres, en cachent d'autres et tentent d'étouffer toute remise en question pour continuer à avancer leur cause et à recevoir leurs subventions, ça reste des fraudeurs, point à la ligne. La contestation aurait dû les amener à être plus ouverts, s'ils sont si certains d'avoir raison, pas à frauder pour imposer un dogme intenable.

Quoi qu'il en soit, cette mise au point de M. Cardinal est la bienvenue. Je retire (en partie) les propos très durs que j'ai eus à son égard ces derniers mois. Je ne sais pas quels débats ont eu lieu à l'interne à La Presse, mais il est clair que si Le Blogue du QL et d'autres blogues n'avaient pas diffusé les révélations et mis les médias conventionnels sur la sellette en dénonçant leur propagande (et, très spécifiquement, celle de La Presse et de François Cardinal), le quotidien de la rue St-Jacques n'aurait pas senti le besoin de faire cette mise au point.

Voilà donc une victoire pour les blogueurs, pour la liberté d'expression, la transparence et la rationalité.



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