La science climatique à l’école
Quand j’étais professeur à l’UQAC, je visitais régulièrement les écoles secondaires de la région du Saguenay Lac-St-Jean car des professeurs de sciences m’invitaient à parler à leurs élèves des tremblements de terre ou des carrières en sciences de la Terre. Récemment, par l’entremise du programme « Innovateurs à l’école » des enseignantes en sciences d’une école polyvalente de la région de Québec m’invitaient à faire 4 présentations de 75 minutes sur le changement climatique devant leurs élèves de sec IV et V.
J’avais omis de signaler aux enseignantes mon « orientation climatique », ce qui n’est pas dans mon habitude, et contre mes principes, car le plus souvent, je présente d’abord mon exposé aux enseignants avant de le livrer à leurs élèves, d’abord question de respect et aussi afin de ne pas les heurter ni aller à l’encontre de leur enseignement. Cette fois, j’avais pris un risque.
Mon exposé s’intitule « La science défaillante et la religion florissante du changement climatique ». Ça peut donc se présenter aussi bien dans le cadre d’un cours de sciences que dans celui du nouveau cours d’éthique et culture religieuse. D’entrée de jeu, je leur dis que je ne prétends pas leur révéler la vérité sur les changements climatiques, je veux seulement semer le doute dans leur esprit, sur une question qui était scientifique à l’origine et qui a dérivé vers le politique pour devenir enfin dogmatique.
Je leur expose et explique des faits et données scientifiques dont la plupart découlent de mesures ou d’analyses récentes, qui jettent de sérieux doutes sur les affirmations et conclusions du Groupe d’expert intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dans son rapport le plus récent de 2007. Je leur présente par exemple la « crosse de hockey » de Mann (graphique partiellement reproduit dans leur manuel à la page 488) et qui prétend montrer l’évolution de la température moyenne du Globe au cours de 1000 dernières années. Je mets en relief la faiblesse des données dendrochronologiques sur lesquelles elle repose, les abus et erreurs de traitements statistiques qu’on leur a fait subir (rigoureusement et habilement mises au jour récemment par deux statisticiens canadiens) et les important et pourtant bien documentés épisodes du Réchauffement médiéval et du Petit âge glaciaire qu’on a sournoisement occultés afin que le « manche » de la crosse demeure suffisamment droit pour que la « palette » de l’influence humaine demeure en relief donc alarmante. Cette crosse est une vraie crosse en effet, au sens propre français comme au sens figuré québécois. J’expose ensuite les donnés sur lesquelles les modèles du GIEC sont basés en attirant l’attention sur les lacunes, les faiblesses et les sources d’erreurs. Je leur montre enfin les données du satellite ERBE (Earth Radiation Budget Experiment), lesquelles analysées en 2009 par Lindzen du MIT, contredisent totalement les résultats issus des modèles climatiques du GIEC.
Je leur montre des photos illustrant la désinformation dans les médias (banquises se disloquant avec fracas issues des spectaculaires films antarctiques de Lemire et des émissions pathétiques commentées par Charles Tisseyre) puis ensuite à leur propre école et c’est alors que je leur demande d’ouvrir leur manuel de sciences à la page 488 où la « palette » de la crosse de hockey est reproduite puis à la page 490 où on leur présente un nounours polaire en larmes, seul et triste sur son petit glaçon à la dérive (c’est la photo qui illustre ce billet), tandis que tout fond autour de lui avec la légende « La fonte de la banquise menace la vie de l’ours polaire…. le glacier qui repose sur le Groenland est aussi en voie de se liquéfier ce qui risque de faire augmenter le niveau de la mer et d’engloutir les zones côtières ».
Je leur présente alors les dernières données sur le Groenland qui montrent que la calotte glaciaire s’y épaissit présentement au rythme « alarmant » de 5,4 cm par année, que la population d’ours polaires telle qu’évaluée par les images satellites est en nette croissance, et que dans certaines régions, on craint même la surpopulation!
On me demande alors d’où viennent ces diagrammes. Sûrement pas de Sélection du Reader’s Digest, ni du magazine l’Actualité, encore moins des délires environnementaux aussi pathétiques que pseudo-scientifiques de Charles « cet-équilibre-fragile » Tisseyre. Elles proviennent de Journal of Geophysical Research ou Geophysical Research Letters ou Nature ou Climate Research, bref des quelques revues scientifiques avec comités de lecture dans lesquelles la majorité des recherches en sciences du climat sont publiées. Et je n’aborde même pas la question de la crédibilité scientifique de Steven Guilbeault, le conseiller officiel de la Ministre de l’environnement, pas plus que celle du Climategate.
À l’aide de l’exemple de la bouteille de Perrier, je leur démontre comment c’est l’augmentation de température qui fait augmenter le CO2 atmosphérique et non l’inverse.
Je termine sur une leçon d’éthique en recherche scientifique qui rejoint en partie mes propos dans mon premier billet sur ce blogue, dans lequel je dénonçais des collègues biologistes de l’UQAC à qui l’attitude alarmiste et culpabilisante en matière climatique profite lucrativement.
En quittant la classe, je dis à un élève « tu sais, ce manuel, c’est pas la Bible ». Il me répond candidement « je ne lis pas la Bible non plus »… à quand une vraie réforme ?
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